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Les artistes tchadiens en colère

Imaginons un Tchad sans danseurs folkloriques ; sans musiciens ; sans plasticiens ; sans chorégraphes ; sans cantatrices et griots. Un Tchad sans acteurs. A quoi ressemblera t-il sans ses artistes. Que deviendra –t-il  dépourvu de son identité culturelle ? Sans doute à un sourd muet replié sur lui-même.

A quoi ressemblera notre fête du cinquantenaire si les artistes n’étaient pas impliqués ? A une manifestation inanimée de deux jours.

L’artiste est l’un des piliers incontournable du développement socio-économique de son pays. Il est un facteur fondamental de la politique de l’évolution, chose que nous observons dans des pays comme l’inde, les Etats-Unis’ l’Ethiopie et la côte d’ivoire. Pourquoi pas au Tchad ? Bien qu’il ne manque pas des moyens pour soutenir ses créateurs, chez nous la carrière artistique côtoie la galère. Si leur vie dépendait uniquement de leur  revenue artistique beaucoup en mourrons.

Pourtant dans les discours des autorités publiques la culture est  associée au reflet de l’identité d’une société, un outil de communication entre les différents peuples. Malheureusement la réalité est tout à fait le contraire. Dans le quotidien l’artiste tchadien est exclu du cercle des priorités administratives. La preuve ? La fête du cinquantenaire. Cette manifestation nationale de telle envergure qui a marqué les cinquante ans d’indépendance du Tchad, n’a pas servit uniquement à présenter au public un défilé civile et militaire mais d’exposer la triste réalité qui ronge le milieu de l’art dans notre pays. Depuis quelque jour, il y avait de la fumée dans l’air. Les artistes sont en colère. Le problème est d’autant plus sérieux que les informations étaient passées dans les antennes radio et télévisées. Le problème traite de la présomption du détournement des fonds qui leur étaient logiquement alloués pour le cinquantenaire.

Sur quelle base le jury a-t-il procédé au résultat du concours artistique du cinquantenaire ? Pourquoi leur nombre s’est retrouvé réduit au dernier instant ? Quel est le chiffre juste du montant dégagé pour financer les lauréats et les activités culturelles ? Pourquoi tout a changé au dernier moment ?

Rappelons que dans le cadre du cinquantenaire l’Etat avait débloqué une somme colossale destinée à couvrir la totalité des activités. 17 mille millions de francs CEFA destiné pour la célébration. Aussi, c’est à cette occasion qu’un grand concours avait été lancé en vue de couronner les artistes qui se distingueront par leur talent. Une longue liste fut dresser en fonction des disciplines parmi lesquelles des danseurs, des musiciens, des plasticiens, des conteurs, des cantateurs, etc. chaque groupe ou artiste présent dans la liste, doit percevoir des frais destinés à démarrer ses travaux. Dans un premier temps, une avance avait été faite devant la presse. Au fur et à mesure que les travaux progressent les frais seront débloqués jusqu’à leur totalité. Ce ne fut pas le cas.

Selon une source, une partie de cet argent avait servit à financer le déplacement des artistes venus du province vu que les autorités provinciales avait refusé de payé leur déplacement sous-pretexte que les cent millions alloué pour chacun des départements n’engagent pas les festivités qui se déroulent à N’Djamena.

Les artistes tchadiens sont actuellement plus que choqué et veulent que lumière soit faite à ce sujet. Cette attitude exprime la manière dont l’artiste tchadien est sous-estimé. Combien paye t-on les artistes venus de l’extérieur ? Pourquoi l’artiste locale est –il traité différemment ? Je me suis rapprochée auprès des artistes afin de recueillir des propos pour ceux qui une fois, avaient été supportés dans leur carrière par le ministère de la culture mais je n’en ai pas trouvé. Toutefois leur témoignage serait les bienvenus. J’estime que la présence d’un ministère de la culture dans un quelconque pays, ne trouve sa nécessité que lorsqu’elle devient utile pour l’œuvre de ses concitoyens artistes.

Le Tchad est un grand et riche pays qui regorge d’énormes potentialités culturelles et qui ne manque pas des moyens pour assister ses artistes qui se comptent au bout des doigts. Un artiste ne consomme pas autant qu’une voiture qui coûte plus de cinquante millions de francs CEFA et dont l’entretien dépasse la barre de centaines de mille.

 

Sally

 



18/01/2011
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