lesyeux desalma

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N'Djamena change

Quand j’étais arrivée pour la première fois à Ndjamena, ma première impression était : chaleur, domination de jaune, poussières, margouillats, talibés, de personnes agressives, manque de lieu de distraction et d’innombrables maisons en boues.  Après des années écoulées, je découvre que N’Djamena, c’est aussi les montagnes en forme diverses et surprenantes, la culture, une faune variée, de personnes généreuses, c’est aussi la natation, le travail et la détente.

N’Djamena a tout d’une belle ville. Sol jaunâtre, ciel de couleurs variées, un grand espace géographique et des hommes valides. Une véritable Toile artistique. Ses paysages pour la plupart ruraux  rappellent le décor sahélien typique aux types de climat auxquels, il appartient.  Aussi N’Djamena  a tout pour se développer. De l’eau, une faune abondante et diverse, de sol riche en surface comme en profondeur...

La mairie avait déclaré son intention de faire de N’Djamena une vitrine de l’Afrique centrale, une captivante initiative. Cette idée va changer l’image de N’Djamena qui se limite à la boue pendant la saison pluvieuse et à la poussière pendant la saison sèche. D’autre part cela créera beaucoup plus d’emploi puisque les bâtiments nécessiteront de temps en temps de nettoyage  et élargira les espaces pour des photos de souvenir.

 

N’Djamena est une ville créé en 1900 par le commandant Lamy sous le nom de fort Lamy. Mais N’Djamena en tant que telle existe bien avant dans son sens culturel et historique du terme.  Selon ; un document, N’Djamena est créée par un statut particulier décret n° 419/PR/MAT/02.

Toutes les villes ont leur histoire. N’Djamena est une ville coloniale. C’est une ville qui a connu des guerres successives  venues s’ajouter aux facteurs qui ont depuis toujours empêché sont développement. Le développement d’une ville  ou d’un pays ne se définit pas uniquement par le taux de ses infrastructures. Dans une ville il y a d’abord l’état social de la population. Les facteurs socio économique et les indicateurs. Combien de calories consomme un tchadien par jour ? Combien de litre d’eaux utilise –i-l quotidiennement pour son ménage. Quel genre d’eau est –ce l’eau potable ou l’eau souillé. A –il un endroit où dormir ? Est –il instruit et cultivé ? Arrive t-il à se vêtir normalement ? il y a tous ces besoins élémentaires qui doivent se compléter. Un tchadien disait: à quoi servira t-il de se promener affamé dans une route neuve ? Aujourd’hui il  y a davantage de routes bitumées que d’emblée et plus de projets d’infrastructures dont celui  de la construction d’une voie ferroviaire.

Pour celui qui possède des voitures en location, la route bitumée va réduire le risque d’anéantissement et de l’usure de la voiture du à la secousse et à la dégradation de la route. L’avantage est qu’on peut gagner plus de temps en empruntant une route bitumée en bon et du forme et éviter le risque de se faire enliser dans le sol argileux. Pour les commerçants le bitumage des voies de communication présentent beaucoup d'avantages.

De multiples chantiers  se sont émergés à l’approche de la fête du cinquantenaire témoignant des travaux de grande envergures auxquels l’Etat s’est investit.

Il existe bien sûre les multiples chantiers étatiques qui poussent un peu partout dans la ville et qui  témoignent de la volonté de l’Etat de changer l’image de la ville d’ici 2020. Il y a aussi des projets colossaux  qui vont dans le même sens. Mais la force motrice du Tchad reste sa jeunesse. Le Tchad regorge d’une jeunesse qui selon moi, prendra la relève d’ici peu de temps. Chaque jeune actif (c’est-à-dire qui travaille à temps plein ou qui se débrouille possède chacun en lui un projet. Un projet pour s’offrir un terrain avec le produit de sa labeur, ensuite fondée sa famille. Il existe des milliers des jeunes pour exemple. Les projets de la génération de nos parents sont ceux qui nous ont permis d’être éduqués, d’obtenir une place dans la société, d’étudier de travailler et d’avoir un abri. Autrement dit-nous sommes le fruit des projets de nos géniteurs. C’est pourquoi ces projets doivent forcément aller de pair avec les projets étatique. Ce qui n’est pas malheureusement le cas. La population avait remarqué la destruction totale des projets qu’elle avait conçus. Car il faut le dire, la base d’un équilibre familiale se développe à partir d’une maison qui regroupe un ensemble d’histoire, de culture et un tissage entre les voisins engageant une certaine complicité avec son environnement. Beaucoup de tchadiens qui avant économisaient leur moyens pour d’autres projets se sont vus obliger de payer des loyers vu qu’ils ont perdu leur maison. D’autres plus malheureux se sont fait arnaquer. Rappelons que pendant les moments des déguerpissements, les taux de demande de loyer ont augmenté ce qui a provoqué l’inflation des prix de location.

Le développement d’une ville commence par la résolution des problèmes les plus élémentaires et surtout par le bénévolat.  Qui sont ces bénévoles ? Selon Rebecca, jeune femme tchadienne qui vient de rentrer fraîchement des Etats-Unis   après une formation sur le leadership, soutient que l’un des facteurs qui a favorisé le développement des Etat Unis d’Amérique n’est pas  seulement l’industrialisation, mais le bénévolat. Les bénévoles sont souvent des responsables institutionnels, étatique, ou de quelque provenance que ce soit. Les députés, les chefs des partis politiques…ce sont eux qui prennent des initiatives collectives. ils sont les premiers à prendre le râteaux pour corriger un détail qui ne marche pas et les premiers à sensibiliser la population dans des projets qui impliquent l’entretien des espaces publics ou d’autres activités qui vont dans le sens du développement.

L’heure étant au développement, l’Etat doit allier non seulement développement socio –économique mais aussi culturelle. Il faut le rappeler que le Tchad est un berceau de l’humanité qui regorge d’énormes richesse culturelles, des valeurs traditionnelles presque infinies et des patrimoines nationales. La quasi-totalité des bâtiments étatiques sont sans enseignes culturelles (tableau de peinture ou sculpture). Seule les rond point relève des ouvres artistiques. Aussi faut –il le rappeler, ces œuvres doivent refléter la réalité du pays. Par exemple des dauphins du rond point entre l’hôpital général de référence nationale et la mairie de N’Djamena illustre des dauphins. Il vaudrait mieux que ces dauphins, mammifères marins soient remplacés par des poissons capitaine, le garga ou bien le forfo (tilapia) qui témoigne de la richesse fluviale tchadienne. Sans citer le rond point qui conduit vers l’hôtel Novotel et qui illustre un Tchad dans un hémisphère Sud alors que le Tchad, géographiquement est un Etat situé beaucoup plus dans l’hémisphère Nord.

Aujourd’hui nous observons la  métamorphose de la ville  N’Djamenoise. Même si les constructions se font beaucoup plus dans les quartiers résidentiels, les constructions des routes témoignent de l’évolution lente des développements des infrastructures tchadiennes. Il semble que certains projets soient appliqués à la hâte vue l’approche de la fête du cinquantenaire. C’est l’exemple des ronds-points comme celui à proximité de la banque libyenne (voir photo).

La maquette d’un projet de construction d’une  ville d’un pays comme le Tchad, nécessite une réflexion assidue vue que le pays est sous-développé. Cela  sous-entend que les monuments doivent être l’objet d’un projet réfléchit et non une simple décision qui peut aboutir à un changement d’avis comme ce fut pour les ronds- points.

N’Djamena est l’une des capitales où l’on observe une absence de la végétation dans l’environnement. Rareté des arbres floraux, d’espaces verts entretenues. ,

 Lorsque nous évoquons le terme de vitrine d’une sous région, cela exprime un reflet, une brillance et de l’ardeur. N’Djamena doit être une vitrine d’ici l’an 2020, elle l’exemple d’un pays qui se développe et évolue dans un sens positive par la solidarité de la population et la joie de travailler ensemble sans idées négatives et qui vont dans le sens contraire du développement collectif.

Selon, une étudiante tchadienne au Maroc qui avait effectué pour sa première fois un séjours en dehors de son pays, elle assimile la vie au Tchad  à une bulle où des hommes soumis à un mode de vie particulier vivent ensemble. Son idée met l’accent sur l’absence des lieux de loisirs au Tchad. Il est triste de le dire mais l’on a quelquefois l’impression, que N’Djamena manque cruellement des espaces de loisirs pour sa jeunesse. Pas de musée à sa dimension, pas de cinéma dans les quartiers, pas de piscine publique hormis les hôtels et les villas privés. Lorsqu’on veut se divertir l’on se rend compte qu’on se trouve dans un lieu qui n’est pas fait pour un monde où la majorité de la population est jeune. Pourtant  même les personnes de certains âges ont droit au divertissement.  La première fois que j’étais venu de Niger, disait-elle, c’était en 1994, j’avais demandé à ce qu’on me conduise au musée National pour m’instruire. J’étais trop jeune à ce temps là. Mais à mon arrivée c’était la désolation qui m’avait accueillit. J’étais vraiment déçu lorsqu’on m’avait montré ce que l’on appelle musée nationale du Tchad.

L’idée qui côtoie le développement est celui qui permet une réinsertion sociale avant la destruction des bâtiments et qui favorise la communication entre le peuple et son Etat. Prenons l’exemple de cette famille composé de treize personnes dont deux coépouses, le papa, neuf enfants  et trois chats.

Lorsque cette famille avait été déguerpit de son quartier, elle avait eu un premier problème dont la plupart des déplacés furent victime : trouver un lieu pour déposer leur affaires. Il y avait un troisième problème qui est celui de trouver les moyens pour payer les trois mois d’avances de la location. L’autre problème est celui de trouver une maison qui peut les contenir. Dans ces situations l’étau semble se resserrer beaucoup plus autour d’une famille composée de plusieurs membres et dont la majorité ne travaille pas. C’est pourquoi j’estime que le sens du développement d’une ville doit intégrer la stabilité sociale du peuple. Ce qui semble pourtant vrai.

Pour celui qui observe les chantiers et leurs évolutions, le changement n’est pas direct. Il est frappant pour celui qui, pendant un temps déterminés avait quitté le pays. Pour certains la métamorphose de N’Djamena se trouve dans les détails. D’aucunes personnes qui n’ont pas l’habitude de se promener dans des quartiers reculés ou dans les centres villes, ne peuvent témoigner de ce changement. Adama qui rentre d’Abéché avait remarqué ce changement lors de ces déplacements. Il ya 12 ans, disait –elle, elle ne peut pas sortir sans effectuer des mètres sur la boue. Aujourd’hui, les routes sont raccourcies et bitumées mais beaucoup reste à faire.  Paul, quant à lui, étudiant à l’Université d’Ardep djoumal, affirme que si le Tchad continue sérieusement avec ses chantiers comme ce fut pendant les préparations du cinquantenaire, en dix ans, nous serions très avancés.

« Démarrer avec la construction est une très bonne chose, car nos enfants auront un environnement meilleur que la nôtre. Puisque le changement de la ville commence à se faire sentir ; même si elle paraît lente, il est temps d’engager la sensibilisation pour le changement d’esprit », explique un professeur de civisme.

 

Sally



17/05/2011
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